Écoles, mairies, collèges : quand les collectivités s'intéressent à la sobriété énergétique

Par   Corentin PATRIGEON

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Publié le 19 mars 2025
Actee
L'école d'Hendaye (Pyrénées-Atlantiques) faisait partie des candidats à l'édition 2024 du programme Actee Cube Écoles.
RÉNOVATION. Plusieurs programmes de sobriété énergétique dédiés aux collectivités territoriales ont dressé leur bilan 2024. Une fois l'organisation adaptée, les économies d'énergie comme de gaz à effet de serre peuvent rapidement être au rendez-vous.

Une économie d'énergie de 10% pour les collèges et lycées, 14% pour les écoles et 9% pour les bâtiments municipaux : c'est, en moyenne, ce qu'ont permis de réaliser les programmes Actee Cube en 2024. Portés par la Fédération nationale des collectivités concédantes et régies (FNCCR), les "Actions des collectivités territoriales pour l'efficacité énergétique" permettent d'accompagner les communes dans la rénovation énergétique de leur patrimoine et la substitution des combustibles fossiles par des énergies décarbonées.

Un programme CEE (Certificats d'économie d'énergie) fixé par arrêté ministériel leur a assuré un financement de 8,2 millions d'euros pour le dernier exercice. Et à l'occasion d'un bilan présenté mi-mars, le retour sur investissement semble donc être au rendez-vous pour ces programmes organisés en partenariat avec l'Institut français pour la performance du bâtiment (Ifpeb) et le Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement (Cerema).

Réduire la consommation pour investir sur d'autres postes

Les 74 collèges et lycées qui ont candidaté au programme Cube Scolaire auraient ainsi engrangé "une rentabilité immédiate, en un an, avec une baisse des factures d’énergie et une intégration dans les pratiques des équipes éducatives", se réjouit le directeur du programme Actee, Guillaume Perrin. Dans le détail, les 548.492 mètres carrés engagés dans la démarche ont réalisé jusqu'à 16,5% d'économies d'énergie, soit presque 2,5 millions de kilowattheures non consommés et 472 tonnes équivalent CO2 évitées.

"Les opérations de rénovation énergétique passent par des travaux qui peuvent avoir des montants considérables. Le but des programmes Cube est de réduire les consommations énergétiques pour pouvoir consacrer les ressources financières à d’autres postes, comme les huisseries ou les toitures", témoigne le directeur général adjoint du Cerema, Pascal Terrasse.

L'enseignement primaire, qui fait l'objet du programme Cube Écoles, a aussi marqué des points l'année dernière : 99 écoles d'une trentaine de collectivités ont fait baisser leurs émissions annuelles de gaz à effet de serre de 15% et leurs factures d'énergie de 13,8%, soit un gain de 3.727 € par établissement sur l'année. "Avec l'Ifpeb et le Cerema, on essaye d’apporter du bon sens grâce à nos expertises complémentaires. Le fait de diffuser ces bonnes pratiques par le biais des jeunes générations est aussi extrêmement porteur", reprend Guillaume Perrin.

Une "transformation organisationnelle" pas toujours évidente à mener

D'autres segments de bâtiments montrent que la dynamique est engagée dans un certain nombre d'agglomérations. En 2024, douze villes ont pris part à l'édition pilote du programme Cube Ville, dédié au parc tertiaire local (hors bâtiments d'enseignement). Les 165 sites concernés (crèches, mairies, gymnases, musées...) ont vu leurs émissions de gaz à effet de serre diminuer de 10% en économisant 4,86 millions de kilowattheures. Soit 47.000 € d'économies par commune, calculent les organisateurs.

Au total, sur 1,7 million de mètres carrés de bâtiments engagés dans l'ensemble des démarches Actee, l'émission de 1.700 tonnes équivalent CO2 a été évitée et près d'un million d'euros a été économisé sur leurs factures énergétiques. Des actions qui nécessitent néanmoins une "transformation organisationnelle" pas toujours évidente à mener pour les collectivités, selon Christophe Rodriguez, le directeur de l'Ifpeb : "La question est de savoir comment passer d’un sujet austère à une dynamique positive. Il faut pour cela arriver à créer le désir."

Selon les acteurs des programmes, les actions déployées sur le terrain se répartissent en trois catégories : les comportements des usagers (les fameux écogestes), les réglages techniques (brûleurs gaz, systèmes de pilotage…) à l'aide d'outils d’accompagnement, et le dialogue entre les usagers et les techniciens. In fine, l'enjeu consiste à "se mettre d’accord sur un nouvel optimum", conclut Christophe Rodriguez.


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