RE2020 : quelles sont les solutions gagnantes en logement collectif ?

Par   Pascal POGGI

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Publié le 24 juillet 2025
© Pascal Poggi pour XPair
Bien que toujours en phase d’évolution, la RE2020 a déjà établi certaines tendances, notamment dans le logement collectif.
DÉCRYPTAGE. Bien que toujours en phase d’évolution, la RE2020 a déjà établi certaines tendances. Son observatoire s'est notamment penché sur les solutions de chauffage, de rafraîchissement et de ventilation installées dans plusieurs milliers de bâtiments collectifs.

L’Observatoire de la RE2020 a mis à jour ses résultats le 1ᵉʳ juillet dernier. Après ceux sur les maisons individuelles, retour sur ceux portant sur les logements collectifs.

Source : Observatoire de la RE2020

Remarquons tout d’abord que 4 zones climatiques sur 8 en France concentrent 74,25% des logements collectifs neufs suivis par l’observatoire : H1a (29,36%), H1c (20,07%), H3 (12,93%) et H2c (11,89%).

Source : Observatoire de la RE2020

La distribution des surfaces des appartements en logement collectif est également très concentrée : presque 70% des logements suivis ont une surface comprise entre 50 et 75 m².

Dans chaque zone climatique, sauf dans la zone H2b, plus de la moitié des logements collectifs affichent un gain de Bbio de plus de 10% par rapport au Bbio réglementaire. Atteindre le Cep (coefficient d'énergie primaire) réglementaire n’est pas un problème non plus : il est dépassé massivement dans toutes les zones climatiques. Les zones H1b, H2a et H2d affichent même au moins 50% des logements collectifs dont le Cep est inférieur de 25% au Cep réglementaire.

Quelles sont les solutions de chauffage les plus utilisées ?

L’observatoire a réussi à suivre 1.384 bâtiments collectifs construits selon la RE2020 et relève 34 solutions différentes utilisées. Six techniques n’ont été utilisées que pour un seul bâtiment chacune :

- une pompe à chaleur sol/air,

- une Pac air/eau associée à une Pac eau/eau,

- un système solaire thermique complété par de l’effet Joule instantané,

- une chaudière GPL,

- une chaudière à plaquettes de bois,

- une chaudière à granulés de bois, associée à des poêles ou inserts.

À l’inverse, les cinq solutions les plus mises en œuvre pour le chauffage sont :

- la chaudière gaz naturel (369 bâtiments),

- la Pac air/eau (189 bâtiments),

- l’effet Joule instantané (173),

- la Pac air/eau associée à l’effet Joule instantané (138),

- la chaudière gaz naturel associée à l’effet Joule instantané (110).

Ces cinq solutions les plus utilisées sont mises en œuvre dans 70,7% des 1.384 bâtiments collectifs étudiés par l’Observatoire de la RE2020.

Le solaire thermique est devenu rarissime en logements collectifs neufs. Il n’a été observé qu’une fois sur 1.384 bâtiments suivis pour le chauffage par l’Observatoire de la RE2020. © Pascal Poggi pour XPair

Seulement 131 bâtiments rafraîchis

L’Observatoire n’a pu suivre que 131 bâtiments équipés d’un rafraîchissement actif. Treize technologies sont observées parmi lesquelles les réseaux urbains de froid ne figurent pas, mais les trois principales :

- la Pac air/air réversible (65 bâtiments),

- la Pac air/air avec appoint électrique pour le chauffage (29),

- la Pac air/eau réversible (11),

... équipent à elles seules 80,15% des bâtiments avec un rafraîchissement actif. Cinq autres solutions de rafraîchissement n’ont été installées que dans un seul bâtiment chacun :

- Pac triple service air/eau,

- Pac triple service air/eau associée à une Pac air/air réversible

- Pac air/air froid seul (non réversible),

- Pac air/air triple service avec appoint électrique et Pac air/air réversible, 

- CTA DRV air/air, plus Pac air/air triple service et appoint électrique.

Sachant que les deux dernières de ces cinq solutions sont particulièrement complexes.

Quelles sont les solutions déployées pour la production d’ECS ?

1.305 bâtiments sont observés pour la production d’eau chaude sanitaire et 61 solutions répertoriées. Sans trop de surprise, la chaudière gaz naturel l’emporte avec 417 bâtiments équipés, suivie du ballon thermodynamique avec appoint électrique (230), du réseau de chaleur urbain basse température sans appoint (118), de la Pac double service air/eau sans appoint (103), de la Pac double service air/eau avec appoint électrique (82).

Le traditionnel ballon électrique n’équipe que 12 bâtiments. Si l’on additionne toutes les solutions thermodynamiques (pompes à chaleur et ballons thermodynamiques dans leurs diverses configurations), on arrive tout de même à 655 bâtiments équipés d’une technologie thermodynamique pour la production d’ECS, soit 50% du total observé.

En ce qui concerne la ventilation : sur 1.408 bâtiments observés, 35 sont équipés en ventilation double-flux et 1.372 en ventilation simple-flux. Quant aux brasseurs d’air installés au plafond, ils ne sont observables que dans les zones climatiques H2d et H3. Dans le détail, ils ne semblent équiper que 4,1% des bâtiments de la zone H2d mais tout de même 21,3% des bâtiments de la zone H3.


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