Comment cette start-up veut rendre les diagnostics de performance énergétique plus fiables
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Dans le cadre de la neuvième édition d'EnerJ-Meeting Paris, qui s'est tenue le 11 février 2025 au Carrousel du Louvre, de nombreux exposants ont présenté leurs solutions en matière d'efficacité énergétique et environnementale. XPair vous propose une sélection, évidemment non exhaustive, des produits et services qui ont retenu son attention, en laissant les professionnels expliquer l'intérêt de leur innovation.
Krno : utiliser l'open data et l'IA pour fiabiliser les DPE
Créée en juin 2024 et lancée en janvier dernier, Krno - prononcer Carnot, en hommage à Sadi Carnot et son travail sur les lois de la thermodynamique - se compose d’une douzaine de salariés, majoritairement des informaticiens, et s'est spécialisée dans la fiabilisation des diagnostics de performance énergétique (DPE). Son argument repose sur la mise en évidence des résultats faussés lorsqu’ils sont à la limite de deux étiquettes.
"Sur la base de plus de 7 millions de diagnostics disponible auprès de l’Ademe (Agence de la transition écologique), il est facile de montrer la dérive vers l’étiquette la plus favorable. On voit un décrochage flagrant au point limite. Nous estimons que le préjudice de cette complaisance atteint plus de 20 milliards d’euros", affirme Ruben Arnold, président-directeur général de l’entreprise.
Nous pensons que le DPE est un élément indispensable à la rénovation énergétique, et que sans cette étude préalable, ça ne marchera pas.
Sur cette base d’analyse de données en open source, et avec l’utilisation de l’intelligence artificielle, Krno se positionne sur le marché de la correction des rapports d’analyses. "Les clients intéressés sont les banques, les assureurs de crédit, les énergéticiens obligés à la recherche de certificats d'économie d'énergie et tous les acteurs de la construction intéressés par la valeur verte des logements. Mais ce sont aussi des locataires qui souhaitent en savoir plus sur le DPE que leur présente leur propriétaire ou bailleur", poursuit le dirigeant.
Pour appliquer ses observations, Krno se base sur la version 3 du guide Cerema (Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement) pour les diagnostiqueurs. Surtout, leurs outils informatiques "peignent" les données de diagnostics pour chercher les martingales les plus courantes pour sauter une étiquette. Par exemple, "sur un immeuble, le diagnostiqueur a retenu les appartements les plus grands et écarté tous les studios de moins de 15 m²". Ce qui a eu l’effet positif escompté.
"C’est un métier que l’on invente, reconnaît Ruben Arnold, mais nous pensons que le diagnostic est un élément indispensable à la rénovation énergétique, et que sans cette étude préalable, ça ne marchera pas". En clair, une tierce partie pour corriger les écarts.
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