Révision du S21 : le Gouvernement accusé "d'enterrer l'industrie française et le solaire compétitif"

Par   Corentin PATRIGEON

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Publié le 26 mai 2025
Crédit photo iStock/WichienTep
Une installation solaire photovoltaïque en toiture.
RENOUVELABLES. Le début d'année 2025 a été marqué par une baisse des raccordements d'installations photovoltaïques. Pour le groupe de réflexion France Territoire Solaire, la révision de l'arrêté tarifaire du segment S21 risque de compromettre la réindustrialisation et la transition énergétique.

Le ciel se couvre pour le secteur solaire. Le début d'année 2025 a été marqué par une baisse du volume des raccordements d'installations photovoltaïques : entre janvier et mars, les nouveaux branchements ont représenté 1.407 gigawatts, contre 1.586 GW entre octobre et décembre 2024, selon la 54e édition de l'Observatoire de l'énergie solaire photovoltaïque, édité par le groupe de réflexion France Territoire Solaire.

La même étude précise que l'autoconsommation (totale comme partielle) recule également au 1er trimestre 2025, atteignant 51.585 installations raccordées, de même que les centrales domestiques développant moins de 36 kilowatts, qui n'ont engrangé que 268 MW. Les segments des moyennes (de 36 à 100 kW) et grandes (de 100 à 500 kW) toitures sont en revanche porteurs de bonnes nouvelles.

Ils enregistrent chacun une forte hausse de leurs branchements, avec respectivement 114 et 641 MW. Dans le cas des grandes toitures, l'observatoire parle même d'un "record absolu". Les très grandes toitures (500 kW à 1 MW) bénéficient d'une dynamique similaire mais moindre, avec 18 MW supplémentaires raccordés. Enfin, avec 384 nouveaux MW, les grandes installations (plus de 500 kW) sont en baisse.

16,5 GW de projets à fin mars

Au niveau régional, France Territoire Solaire constate une "forte croissance" des centrales photovoltaïques en Auvergne-Rhône-Alpes, Nouvelle-Aquitaine et Occitanie. Mais si l'organisation se félicite de la percée des moyennes toitures (plus de 50% du total des installations) sur les hangars agricoles, "ce succès est aujourd'hui mis à mal par le passage d'un guichet ouvert à un système d'appel d'offres, mais surtout par la proposition du Gouvernement de ne retenir que 110 MW par trimestre, soit une division par 6 du volume actuellement raccordé", pointe son président, Hadrien Clément.

Lequel insiste sur la "dimension locale" du solaire en toiture, une filière qui "représente 60.000 emplois et est au cœur de la réindustrialisation française", selon lui. Avant de s'interroger : "Le Gouvernement va-t-il enterrer à la fois l'industrie française et le solaire compétitif, abondant, décentralisé et décarboné ?" La file d'attente des projets continue pourtant à grossir, avec un stock de 16,5 GW à fin mars.


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