Industrie "net zero" : le solaire européen se réjouit de l'adoption de nouvelles mesures

Par   Corentin PATRIGEON

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Publié le 3 juin 2025
Crédit photo iStock/Symbiot
Le siège de la Commission européenne, à Bruxelles.
FOCUS. La Commission européenne a pris de nouvelles mesures relatives à l'industrie "zéro émission nette". L'association SolarPower Europe y voit une opportunité stratégique.

Le 23 mai dernier, la Commission européenne a adopté de "nouveaux actes de droit dérivé" relatifs à l'industrie "zéro émission nette", ou NZIA (Net Zero Industry Act). Ceux-ci tiennent compte des contributions reçues dans le cadre de la consultation publique lancée en début d'année sur le sujet, qui faisait elle-même suite à la publication de la loi consacrée en juin 2024. Des discussions ont aussi eu lieu en parallèle, entre les Vingt-Sept, des fédérations professionnelles et des comités d'experts.

Pour rappel, le NZIA définit les règles applicables aux États-membres de l'Union européenne lors des enchères d'énergies renouvelables afin de valoriser des systèmes bas-carbone, compétitifs et résilients. L'idée est non seulement de réduire les émissions de gaz à effet de serre du Vieux Continent, mais également de favoriser les fabricants européens dans une logique de souveraineté industrielle.

Favoriser les industriels européens

D'après un communiqué de Bruxelles, les règles fraîchement adoptées concernent les composants utilisés dans les technologies de décarbonation, l'accès aux marchés ou encore les critères communs de sélection des projets stratégiques. Le vice-président exécutif de la Commission européenne chargé de la prospérité et de la stratégie industrielle, Stéphane Séjourné, estime que les actes délégués apportent "la clarté et la confiance dont nos industriels ont besoin pour investir et s'adapter".

Pour son collègue Dan Jørgensen, commissaire à l'énergie et au logement, "des enchères bien conçues pour soutenir le déploiement des énergies renouvelables sont une étape essentielle pour donner aux fabricants européens une meilleure chance d'être compétitifs sur le marché de l'UE et atteindre nos objectifs de résilience et de décarbonation".

Une décision saluée par les professionnels de l'énergie solaire, qui y voient une opportunité stratégique pour concilier réindustrialisation et transition énergétique. "Cette loi marque une étape importante dans les efforts déployés par l'UE pour diversifier et relocaliser la production solaire en Europe. Elle crée un marché dédié aux produits solaires européens, apportant ainsi un soulagement bien nécessaire à la production solaire européenne", a déclaré pour l'occasion Dries Acke, le directeur général adjoint de SolarPower Europe, cité dans un communiqué.

Une banque de la production solaire ?

Charge désormais aux Vingt-Sept de mettre en œuvre les nouvelles dispositions dès 2026. La filière solaire les encourage surtout à appliquer "efficacement les principes de résilience, notamment les primes pour les panneaux solaires fabriqués en Europe". En cause, selon elle : "la menace pesant sur les fabricants de panneaux solaires", face à laquelle "il n'y a pas de temps à perdre", d'autant que la demande en installations photovoltaïques reste constante.

Les projets d'ENR et de technologies de décarbonation butent par ailleurs sur la problématique du financement. Sur ce point, SolarPower Europe appelle à créer "une banque européenne dédiée à la production solaire ou de technologies propres".

Certains pays ont déjà instauré des dispositifs de soutien à la filière photovoltaïque, à l'image du Pacte solaire en France, promulgué en avril 2024. Cette initiative fixe des engagements réciproques : d'un côté, l’État soutient le développement du solaire en France en mobilisant la commande publique sur le sujet ; de l'autre, les porteurs de projets achètent davantage de panneaux français et passent des commandes de long terme aux usines de l'Hexagone.


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