Quels sont les fabricants français de stockage d’électricité en batterie pour le bâtiment ?

Par   Pascal POGGI

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Mis à jour le 18 juin 2025
Publié le 18 juin 2025
Crédit photo Pascal Poggi pour XPair
Une solution de stockage d’électricité est composée de batteries qui contiennent des cellules gérées par de l’électronique de puissance, et un logiciel qui équilibre la charge des cellules et des batteries.
EN IMAGES. Une solution de stockage d’électricité est composée de batteries qui contiennent des cellules gérées par de l’électronique de puissance, et un logiciel qui équilibre la charge des cellules et des batteries. Tour d'horizon des offres tricolores pour le bâtiment, à la fois physiques en batteries, et virtuelles en réseaux.

Une solution de stockage d’électricité est composée de batteries qui contiennent des cellules gérées par de l’électronique de puissance, et un logiciel qui équilibre la charge des cellules et des batteries. Dans la majorité des cas, le stockage embarque également un onduleur hybride capable de charger et de décharger les batteries.

En effet, une batterie doit être chargée par du courant continu et lorsqu’elle se vide, elle produit également du courant continu. Un onduleur hybride convertit le courant alternatif en courant continu pour charger la batterie, et le courant continu en courant alternatif pour alimenter le réseau dans un bâtiment. À la place d’un onduleur hybride, certains fabricants utilisent deux onduleurs, un dans chaque sens.

(Toutes photos crédit Pascal Poggi pour XPair, sauf mention contraire)

Une cellule de batterie peut revêtir différentes formes, indépendamment de sa technologie. Elle peut notamment être plate, comme une épaisse feuille A4...

... ou tubulaire.

Les marques françaises qui proposent des solutions de stockage d’électricité en batterie ne fabriquent pas les cellules, et souvent pas les batteries. Elles achètent les cellules et les batteries aux principaux fabricants mondiaux, tous asiatiques.

Les dix premiers fabricants mondiaux sont, en ordre décroissant de capacité de fabrication, CATL (chinois, qui vient d’être introduit en bourse avec succès), BYD (autre chinois), LG Energy Solution (coréen), EVE (chinois), Panasonic (japonais), Gotion High-Tech (chinois), Samsung SDI (coréen), Great Power (chinois), ATL (chinois) et Pylontech (chinois). Tous ces industriels sont nés après l’année 2000, à l’exception de Panasonic (1918), de BYD (1995) et de ATL (1999).

Tour d'horizon des offres tricolores pour le bâtiment, à la fois physiques en batteries, et virtuelles en réseaux.

En France, Saft, une entreprise centenaire, désormais propriété de Total Énergies, fabrique cellules et batteries. Crédit photo Saft

Depuis son rachat, Saft se concentre sur l’industrie et ne semble plus s’intéresser au bâtiment. ACC (Automotive Cells Company), une entreprise fondée en 2020 par Stellantis, Mercedes-Benz et Total Énergies (Saft), a construit une usine à Billy-Berclau (Pas-de-Calais) et produit ses premières batteries depuis 2023, entièrement destinées à l’industrie automobile. Crédit photo Saft

Les offres françaises de grand stockage pour le bâtiment

Après quelques visites d’usines et des salons Energaïa, à Montpellier en décembre 2024, et BePositive, à Lyon en mars 2025, on peut se faire une bonne idée des fabricants français qui visent le monde du bâtiment, que ce soit en tertiaire, en collectif ou en maison individuelle. Commençons par les deux industriels qui proposent de gros systèmes pour le tertiaire, dont les hôpitaux, les grands commerces et les bureaux : Socomec et Sirea Group.

L’alsacien Socomec a initialement développé ses solutions de stockage d’électricité à la demande de ses clients américains, mais les propose désormais à travers l’Europe, dont en France. L’entreprise fabrique quatre gammes différentes de stockage. Toutes ces gammes sont testées en usine et prêtes à l’emploi. Certaines sont destinées à une installation extérieure. Leur capacité de stockage va de 189 kWh (100 kVA de puissance) à 20 MWh (6 MVA). Ce sont des systèmes modulaires, toujours fournis avec une armoire de conversion qui contient le ou les onduleurs pour le chargement/déchargement. Socomec utilise des batteries CATL.

Le français Sirea Group conçoit et fabrique ses systèmes de stockage d’électricité à Castres, dans le Tarn. Il propose trois gammes, utilisant des batteries Lithium-Fer-Phosphate. La gamme Shelter PSS est déclinée en deux versions : hybride de 96 kWh (20 kW en puissance de sortie) à 960 kWh (200 kW), ou chargeur (il faut un onduleur pour convertir le courant continu en alternatif lors de la décharge) de 105 kWh (50 kW en sortie) à 1.050 kWh (500 kW).

La gamme Armoire AEH. Seulement disponible en triphasé, offre des puissances de 10 à 100 kW, des rendements solaires (chargement) de 977%, et des rendements de batterie (déchargement) de 97,8%. Ce qui est très élevé. La gamme des armoires AEA va de 3 à 10 kW de puissance de sortie, pour des capacités de stockage de 2,4 kWh à 36 kWh, avec des rendements de l’ordre de 97%.

Le stockage pour la maison individuelle

Terreal, spécialiste de la terre cuite, propose les stockages en batteries Storelio et Aton. Aton est un système de stockage tout-en-un (onduleur hybride embarqué), doté d’un dispositif de secours qui se met en route automatiquement en cas de panne du réseau de distribution. Aton monophasé offre une capacité de stockage de 2,4 à 14,4 kWh et accepte une puissance photovoltaïque en entrée de 6 kWc, tandis qu’Aton triphasé accepte une puissance jusqu’à 12 kWc pour une capacité de stockage de 9,6 à 21,6 kWh.

Storelio est une solution plug and play avec deux déclinaisons : Essentiel (2,5 à 5 kWh) et Evolution (modulaire de 5 à 10 kWh). Crédit photo Terreal

Depuis une bonne dizaine d’années, le français Technideal fabrique à Plouédern, dans le Finistère, ses armoires Billy.

Son modèle Billy 32A est une armoire de stockage d’une capacité de 2,4 kWh, embarquant des batteries Lithium-ion et un onduleur hybride Imeon de 3 kW.

Imeon Energy, justement, un Français installé à Brest qui est entré en bourse en septembre 2024, a longtemps fabriqué et commercialisé des onduleurs hybrides. Depuis quelques années, il se lance dans le stockage d’électricité et propose les gammes Imeon Neo, Imeon X-Home ESS et Imeon X-Trem ESS. Garanti dix ans, X-HOME ESS s’installe en extérieur et offre des capacités de 7,2 à 19,2 kWh, une puissance de sortie de 3 à 9 kW et une puissance PV en entrée de 4 à 12 kWc. Quatre unités peuvent être montées en parallèle.

Imeon Neo est composé d’un onduleur hybride de 3 à 6 kW monophasé, capable de gérer des installations photovoltaïques de 2 à 9 kWc en entrée, associé à un stockage d’électricité modulaire de 3,6 kWh à 12,6 kWh.

Imeon X-Trem ESS est un système tout-en-un destiné à une installation extérieure. Son unité de base stocke de 38,4 à 86,4 kWh, pour des puissances de sortie de 18 à 36 kW et des puissances PV en entrée de 24 à 48 kWc.

Elle est garantie 20 ans et six unités peuvent être mises en parallèle.

Le nantais Beem Energy a été créé en 2019 seulement. Sa Beem Battery offre 3 capacités : 6,6, 10 et 13,4 kWh, pour une puissance de sortie de 6 kW et une puissance PV en entrée de 9 kWc. Cette batterie utilise la technologie LFP et possède d’origine l’option back-up en cas de coupure du réseau de distribution publique.

Syrius Solar Industry, l’un des spécialistes français du solaire thermique, propose désormais les solutions de stockage d’électricité e-Cactus, d’une capacité de 5,12 ou 10,24 kWh.

Elles embarquent des batteries Lithium-Fer-Phosphate (LFP) et un onduleur hybride de 3,6 kVA, 5 kVA ou 6 kVA.

Les batteries virtuelles

Il existe en France trois offres de batteries virtuelles accessibles aux bâtiments : MyLight 150, Urban Solar Energy, e-Battery de JPME. Une batterie virtuelle ne stocke pas d’électricité sur site. La production d’électricité PV non consommée est injectée sur le réseau de distribution publique, mais comptabilisé.

Dans un réseau de batteries virtuelles, les usagers en surplus alimentent virtuellement les usagers en demande, en passant par le réseau de distribution publique. Les usagers en demande reçoivent des kWh réels à un prix inférieur à celui proposé par les distributeurs classiques.

MyLight 150 est le pionnier français. Son offre de batterie virtuelle, baptisée MySmartBattery, est disponible depuis 1999. Le client doit choisir MyLight150 comme fournisseur d’énergie, ensuite le coût de la batterie virtuelle varie de 180 €/an pour 100 kWh à 600 €/an pour 1.800 kWh, avec un coût du kWh consommé de 0,27 €/kWh en heures pleines et de 0,2068 € /kWh en heures creuses.

L’offre de batteries virtuelles de Urban Solar Energy est sans limite de stockage, sans engagement et comporte un coût de "raccordement" de 249 € HT, un coût de la batterie de 129,6 €/an, des frais d’acheminement du courant de 0,0437 €/kWh en HP (ou dans l’option de base qui ne distingue pas HC et HP), de 0,03160 €/kWh en HC, un abonnement annuel de 202,92 €/an (option de base) ou de 215,4 €/an avec HC/HP, puis un prix du kWh consommé de 0,2516 €/kWh en option de base, de 0,27 €/kWh en HP et de 0,2068 €/kWh en HC.

Enfin, "Je produis mon électricité" ou JPME, propose les batteries virtuelles e-Batterie ou e-Batterie Super+. Il n’est pas nécessaire d’adopter JPME comme fournisseur d’électricité. Une fois par an, JPME rachète le surplus de production non autoconsommé d’une installation PV domestique. Dans les deux systèmes, le coût d’acheminement du kWh est de 0,06 €/kWh. Ensuite, e-batterie : 699 € une seule fois, puis 0,068 €/kWh de rachat du surplus. Pour la e-Batterie Super+ : 799 € une seule fois, puis 0,14 €/kWh de rachat du surplus.


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